top of page

L’ODYSSÉE Journal d’un exil birman de Kyar Pauk - Éditions SKT

  • Béatrice Arvet
  • il y a 12 minutes
  • 2 min de lecture

Jusqu’en septembre 2021, Kyar Pauk (KP) était une star courtisée, compositeur, chanteur, guitariste du groupe Big Bag, producteur et coach de The Voice Myanmar, également peintre, auteur de BD et fondateur du label de musique Bipolarbear. Après le coup d’état militaire et la répression ayant suivi, il a dû quitter précipitamment cette vie active, pleine de projets, pour se réfugier un temps dans la jungle. Dans ce récit captivant et jamais larmoyant, il raconte son départ, les multiples aventures et la chaîne de solidarité qui les a amenés, lui et ses deux filles de Rangoon à Paris.



La tragédie birmane a été éclipsée par la guerre en Ukraine et les conflits du Moyen-Orient. Cependant, après avoir arrêté Aung San Suu Kyi et le président Win Myint, la junte militaire a continué à poursuivre les dissidents, à les emprisonner ou les exécuter. Kyar Pauk ne s’était jamais intéressé à la politique, mais solidaire d’une jeunesse indignée, il a aidé les opposants avec ses moyens d’artiste. Sa notoriété l’a rapidement mis dans le collimateur des autorités. Obligé de fuir précipitamment le pays afin d’éviter une incarcération, il s’est caché dans la jungle, où l’on découvre que les groupes armés luttant pour la démocratie n’avaient jamais arrêté d’être chassés par les militaires, même pendant la courte période démocratique.

Le graphisme du livre donne le ton qui ne sera jamais geignard. De Rangoon à Paris en passant par la Thaïlande où il a réussi à faire venir ses deux filles, Kyar Paul raconte son « odyssée », toujours conscient que son sort, si dramatique soit-il, n’est pas le pire, compte-tenu des soutiens qu’il rencontre au fil des mois. Armé d’une combativité exemplaire, malgré les moments de découragements, il fait face à son changement de statut, passé d’artiste célèbre à anonyme, sans papiers, contraint de tout recommencer à zéro. Ce récit captivant instruit sur le cynisme du régime en place en Birmanie et représente une nouvelle fois une belle démonstration du pouvoir salvateur de l’art et de la littérature.

 

                                                                                                                      Béatrice Arvet


Article paru dans l'hebdo La semaine du 30 mai 2025

 
 
 

Comments


bottom of page